Le cerveau joue un rôle majeur dans la gestion de l’appétit en combinant les informations venant de nos sens, de notre mémoire, du système digestif et de tout l’organisme sur ce qui nous manque, ce qui nous fait envie et sur le contenu nutritif de ce qu’on a ingéré. Le système nerveux digestif et cerveau dialoguent ainsi via de nombreux médiateurs chimiques. La perception du contenu de notre assiette commence par les sens, et les premiers signaux chimiques sont libérés dès la mastication. Les acides gras ayant un fort pouvoir satiétogène, comment expliquer que nous avons faim le matin au réveil ? Pendant des années, les spécialistes se sont interrogés sur cet apparent paradoxe nutritionnel. Le glucose intestinal produit à partir de ces aliments agit comme un messager qui informe le cerveau de la présence de fibres ou de protéines dans l’intestin, ce qui enclenche une diminution de la faim et une meilleure régulation de la glycémie.
Comment le système nerveux digestif et le cerveau dialoguent-ils pour gérer l’appétit ?
Le système nerveux digestif et le cerveau dialoguent via de nombreux médiateurs chimiques tels que la cholécystokinine. En fonction de la présence ou non d’aliments dans l’estomac, le cerveau libère des facteurs appelés orexigènes s’ils stimulent l’appétit, ou anorexigènes s’ils inhibent la faim. Suite à un repas, l’estomac envoie un flux d’informations au cerveau via le nerf vague, et cette excitation du nerf vague, son intensité et sa fréquence, vont dépendre de la nature des aliments ingérés et jouer un rôle important dans le rassasiement. Le cerveau peut ainsi identifier en quelques minutes la qualité du repas ingéré et moduler son appétit. De plus, le glucose intestinal produit à partir de la consommation de protéines et de fibres alimentaires agit comme un messager qui informe le cerveau de la présence de fibres ou de protéines dans l’intestin, ce qui enclenche une diminution de la faim et une meilleure régulation de la glycémie.
Pourquoi avons-nous faim le matin au réveil malgré la présence d’acides gras ayant un fort pouvoir satiétogène ?
Les acides gras provenant de la fonte du tissu adipeux et ceux provenant des triglycérides ne sont pas traités de la même manière par le cerveau. L’hypothèse est qu’après un repas, les triglycérides circulants sont hydrolysés directement au niveau du cerveau par une enzyme présente dans l’hypothalamus : la lipoprotéine lipase. Seuls les acides gras issus de cette hydrolyse interviennent dans la satiété, pas ceux libérés lors du jeûne.
Comment le glucose intestinal produit à partir de fibres ou de protéines peut-il enclencher une diminution de la faim et une meilleure régulation de la glycémie ?
Le glucose intestinal produit à partir de fibres ou de protéines agit comme un messager qui informe le cerveau de la présence de ces nutriments dans l’intestin, ce qui enclenche une diminution de la faim et une meilleure régulation de la glycémie. Ce mécanisme de régulation du comportement alimentaire est appelé néoglucogenèse intestinale. Manger des fibres et des protéines semble donc un bon moyen de prévenir l’obésité et le diabète.
Comment le cerveau modifie-t-il notre appétit en fonction de la qualité du repas ingéré ?
Le cerveau modifie notre appétit en fonction de la qualité du repas ingéré en utilisant le nerf vague pour identifier la qualité du repas ingéré en quelques minutes. L’excitation du nerf vague est sollicitée suite à l’ingestion de protéines ou de fibres, mais pas de sucre. Les protéines ou les fibres alimentaires, plus pauvres en énergie, vont retarder la faim. En revanche, le gras ou le sucre sont des coupe-faim très rapides, mais sans pour autant diminuer la faim à long terme. Le cerveau va libérer des facteurs appelés orexigènes s’ils stimulent l’appétit, ou anorexigènes s’ils inhibent la faim en fonction de la présence ou non d’aliments dans l’estomac. Les effets coupe-faim de la cholécystokinine varient en fonction des individus et de leur âge. Chez le rat par exemple, alors que ce médiateur induit une réduction drastique de la faim chez le jeune mâle, il aura un effet anorexigène plus ténu chez les animaux âgés ou obèses.
Pourquoi les fibres alimentaires sont-elles importantes pour la régulation de notre appétit ?
Les fibres alimentaires sont importantes pour la régulation de notre appétit car elles ne fournissent pas directement d’énergie, mais produisent des acides gras à courte chaîne qui induisent la sensation de satiété. Ces acides gras sont des coupe-faim qui aident à réguler la faim et la glycémie. Les fibres alimentaires ne peuvent pas être digérées par les enzymes humaines, mais sont transformées en acides gras à courte chaîne par les micro-organismes du microbiote intestinal. Ainsi, les fibres alimentaires sont un moyen efficace de prévenir l’obésité et le diabète en régulant l’appétit et la glycémie.